Tout a du commencer un jour pendant mes études, peut-être pendant un cours magistral où je ne devais pas être très concentrée, un de ces moments où on lâche le fil des explications et les idées partent tout azimut, sauf vers le tableau. Tout a du commencer ce jour là, où il m'est apparu clairement, tout d'un coup, que je voulais écrire des livres. Une idée là, qui passe à travers la tête, confuse au milieu de tout le reste (un tableau rempli d'équations mathématiques décrivant des phénomènes physiques, la voix monotone d'un professeur, des feuilles qui glissent et des bancs qui craquent, des chuchotements, des rires étouffés...). Une idée qui se fixe au milieu de tout ça et qui reste dans un coin de la tête, toujours présente, même quand on pense à autre chose. Une idée fixe. Une vérité personnelle qui s'impose, pour ainsi dire une évidence. Il y a des déclics comme ça dans la vie. Des pensées qui se croisent dans la tête sans se comprendre, jusqu'au jour où intuition et affinité les font se rencontrer et s'associer. J'ai toujours aimé les livres, c'est sûr, et avant ma trépidante vie d'étudiante en physique puis bientôt familiale, j'étais une lectrice insatiable. J'aime les histoires, j'aime découvrir et apprendre. Mais j'aime aussi parler et raconter. Alors écrire des livres, oui, ça pouvait me ressembler. Partager mes impressions et mes découvertes sur le monde. L'idée fixe restant bien ancrée dans ce coin de ma tête, je m'y suis finalement mise, à l'écriture, plus ou moins adroitement. Et peu à peu, je me suis demandée ce que je pourrais faire de toutes mes connaissances en physique, sans devoir me réorienter. Est ainsi venue l'idée de la série Fisie Ka, une manière de raconter la physique aux enfants, puis la publication de ces petits livres aux éditions le Pommier. Le temps passa... Une famille, pas mal de déménagements, la vie à l'étranger, et des projets d'écriture dans tous les sens qui ne se terminaient pas... Jusqu'au jour où j'ai justement eu envie d'écrire sur le mouvement. J'ai eu envie de parler de tous ces moments dans la vie qui bougent et nous font bouger. Un trajet de vacances, la route de l'école, une balade en vélo, un déménagement, l'attente dans un aéroport, un transit... des moments entre deux histoires qui sont des histoires en eux-mêmes, des moments dans un monde furtif en mouvement, en attente. Parce que ces temps d'attente et de transition vers autre chose sont riches en expériences, et parce qu'on ne prend pas forcément le temps de les apprécier. Pressés, projetés vers le futur, voyageant toujours plus loin, plus vite, déplacements quotidiens incessants, nous sommes de moins en moins présents au présent. J'ai choisi la forme du recueil de nouvelles, qui se prêtait, à mon avis, idéalement à mon projet, parce que je souhaitais raconter des histoires d'un instant, me concentrer sur des ambiances, des atmosphères, explorer diverses situations de déplacement. J'ai écrit des histoires de voyage dans le voyage. Et peut-être qu'avec cette écriture, j'ai souhaité me poser un peu, là où ça bouge. Pour écrire, je me suis souvenue. J'ai pioché avec plaisir dans mes souvenirs, j'ai rafistolé, j'ai brodé, j'ai créé ces histoires. J'ai relu, reformulé, je me suis faite relire et critiquer... j'ai repris... à un moment je me suis dit qu'il était temps de me lancer. Voilà, le recueil venait de naître. Il ne restait plus qu'à l'habiller... mise en page, couverture, des détails non sans importance.... puis il y a un moment où je me suis dit ça suffit maintenant, ce recueil de nouvelles est prêt. Il s'intitule Histoires de bouger. C'est à lui maintenant de faire son chemin. C'est à lui de bouger, de voyager. Alors je l'ai mis en ligne sur la toile. Juste ainsi pour commencer. Au hasard des clics et des partages. En attendant la suite.
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November 2020
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